Sapin de Noël

Cette année là, toute la famille irait terminer l’année au « Pré-David, dans la grande maison à la lisière de la forêt de « L’ile-Adam ».

Bien entendu, j’en serai aussi. C’était la première fois que je ferai le voyage avec les autres. Une découverte qui me rendait nerveuse ; mais qui aussi excitait ma curiosité. Les autres, presque toutes, qui avaient déjà participé à ces grandes fêtes de fin d’année, m’avaient raconté tant de choses si nouvelles, merveilleuses ou complètement folles, ne m’avaient pas tout dit de ce qui m’attendrait. Je rongeais mon frein en comptant les jours nous séparant du départ.

Nous devions, parait-il, d’abord prendre un train. Pour moi qui n’avait jamais pris autre chose que l’autobus « 43 », & l’ascenseur jusqu’au 3ème., cette perspective me laissait ahurie & anxieuse. Ensuite, & ce n’était pas très clair, on viendrait nous chercher à la gare. Gustave, le régisseur, viendrait, soit avec la « Rosingard » de grand-père, soit avec « Sultan », l’hongre noir de l’oncle Philippe attelé à la vieille & grande calèche.

Le sapin, lui, viendrait de la sapinière du grand-père Louis.

Nous l’attendrions pour monter dans nos branches respectives. Moi, j’aurais, comme d’habitude, ma robe mordorée, réfléchissant mille feux sous la flamme des bougies. J’étais toujours aussi ronde, joufflue, & douce aux touchés des enfants. Joséphine n’aurait qu’à donner un coup de plumeau.

 

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