Plante

Cette plante est malicieuse, me disait-elle. Avec ses grosses fleurs jaunes, on aurait dit un tournesol. Difficile de savoir si elles se tournaient vers le soleil mais elles étaient plates, très plates et on peut dire, décentes. Bien habillées en fait avec de petits poils noirs. Sûr que les mentes religieuses, qui devaient y faire un tour et s’installer le temps d’une sieste, devaient être contents, très contents. La sorcière, celle qui m’avait dit que la plante était malicieuse, avait déjà disparu. Elle n’était pas méchante, plutôt surprenante. Elle avait disparu par le petit trou de la souris, derrière le miroir que j’avais trouvé dans un dépôt-vente. La souris, que j’appelais Têtue, n’avait plus donné signe de vie depuis l’automne dernier. Elle m’avait plantée en fait et j’avais vite déchanté. Alors je me suis mise à chanter dans une chorale où il fallait un pantalon noir, des souliers noirs et un gilet noir à col en V. Noir, un peu comme le dessous des fleurs de tournesol. Ici s’arrête mon histoire de sorcière poilue mais, à vrai dire, elle a disparu trop vite. Peut-être est-elle en train d’embêter Têtue, la souris. Que doivent-elles se dire ? Nul ne le sait. Il faudrait le demander aux intéressées.

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