Tu pleures ?

Tu pleures ? Tant mieux, c’est la tristesse qui s’en va. Tu vois, moi, je n’y arrive plus alors la tristesse reste là au fond de moi. Elle est enfermée derrière des barbelés. J’essaie de faire comme si elle n’était pas là, comme si elle n’existait pas. Je peux te le dire ouvertement, ce n’est pas comme ça qu’il faut faire. Alors, pleure, pleure encore. Ça te lavera les yeux et le cœur. Ça évacuera les eaux dormantes et poisseuses de ton corps.
Tu pourras faire de la place pour la douceur, la tendresse. Même si tu vois flou aujourd’hui, les yeux plein de larmes, tu retrouveras l’espoir, les nuages se dissiperont et le soleil réapparaîtra. Tes yeux brilleront à nouveau, remplis d’étoiles.
N’aie pas honte de tes yeux rougis, de ton nez qui coule, ne pense jamais que tu pleures pour rien. J’ai eu trop honte de montrer mon chagrin, j’ai eu trop peur de passer pour une mollassonne, une personne faible. Evidemment, mes yeux ont piqué mais les larmes n’ont plus coulé. J’ai compensé pendant des années avec des sourires jusqu’aux éclats de rire mais ça ne me permettait pas de faire partir mon eau poisseuse et vaseuse.
Je t’assure, pleure, pleure encore. Pleure de tristesse mais pleure de joie et pleure de rire aussi. Ça renouvellera tes eaux intérieures, ça te purifiera. Ton eau et ton âme seront claires et permettront à tous tes rêves d’éclore. Et les abeilles que tu attends depuis longtemps et qui te font pleurer aujourd’hui reviendront à toi. En tout cas, une et ça suffira.

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