Le trésor de Mémé

Mémé a caché un trésor au fond du puits dans le jardin. La margelle a été interdite à Thomas, mais jamais recouverte. Un trésor à ciel ouvert, en somme. Thomas monte dans le seau, rappelle à son frère de bien tenir la corde, et il descend. Mémé ne leur donne pas d’argent de poche, alors ils vont se servir eux-mêmes.
Ils fait nuit lorsque Thomas et son frère mettent leur plan à exécution. Dans le jardin une ombre fugace disparaît sous la lueur du lampadaire. Ombre drapée d’un manteau rouge. Les deux frères sont saisis d’effroi.
– C’est Mémé ? demande Thomas.
– Ne… non, enfin j’espère pas ! Parce que si c’est elle, elle va nous engueuler grave, réplique l’aîné.
L’ombre s’estompe et les gamins reprennent leur découverte du trésor. Au fond du puits, des matriochkas ; et dans les matriochkas, un sac. Un sac de billes. Et parmi les billes, des pièces d’or. Et au milieu des pièces d’or, un piège à souris.
– C’est pas drôle, murmure Alban, l’aîné, si on se fait choper les doigts, on va se faire engueuler grave.
Dans la maison de Mémé, la cloche sonne. C’est le signal pour rappeler qu’il est l’heure de rentrer, qu’il est temps de souper, comme elle dit Mémé.
– Tu crois qu’elle va encore servir de la soupe aux vermicelles ? demande Thomas.
– Eh oui, c’est comme ça les vieux, ils prennent de la soupe et ils jettent n’importe quoi dedans.
– C’est dégueu ! chouine Thomas
– Tais-toi et mange, gronde Mémé.
Leur cousine Babette est la préférée de Mémé. Elle a des tâches de rousseur, ça lui rappelle la sapeur-pompier dont elle était amoureuse. Et puis, Babette, elle a-do-re la soupe aux vermicelles.
– Je parie que Mémé lui a donné des pièces de son trésor, chuchote Thomas à son frère Alban.
– Tu dis qu’il fait froid dehors ? questionne Mémé.
– Non, non, je disais que mon pull sent bon le Lénor, réplique le petit garçon.
Une fois le repas fini, les garçons s’évadent dans leur chambre, y dessinent Mémé dans son bain, avec, à la place du nez, un groin. Ils pouffent de rire, et Babette arrive en courant.
– Eh ! Moi aussi je veux m’amuser avec vous !
– Non, pas toi, l’interrompt Alban.
Alors, Babette file sur son lit, pleure et explose de colère, comme un volcan expulse lave et pierres.
Thomas se met à sangloter.
– Laisse-la, on dirait un bébé, siffle Alban avec mépris.
– Alban, tu laisseras la veilleuse ce soir ?
– Encore ?! Tu as peur du loup ?
– Ou… oui. Il nous a peut-être vus descendre dans le puits.
– Tu lis trop d’histoires pour enfants, toi. Les loups, ça n’existe pas, ici.
– Tu… tu crois ?
– Mais oui ! Enfin, presque. Et puis s’il y en avait, il aurait mangé la chèvre de Mémé.
– Mais elle n’a pas de chèvre, Mémé.
– Justement, c’est pour ça qu’il n’y a pas de loup.
– Alban, on retournera dans le puits, demain ?
– Évidemment que tu iras chercher les pièces d’or. Faut bien que tu serves à quelque chose, non ?

C'est un peu par hasard que j'ai découvert le plaisir d'imaginer des histoires. D-Ecrire des vies. Et j'ai trouvé avec Cécile et Philippe, et tous les participants, de quoi cultiver l'enchantement. Merci à tous.

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