Moment de vie

La contagion. Etre une éponge. Absorber les émotions, le ressenti des autres. Dans cette soirée, chacun est venu avec ce qu’il est. Ce qu’il a vécu. Ce qu’il attend de la vie, se soucis et ses espoirs. Ses joies et ses chagrins. Et l’ajout de tout cela apporte au groupe une énergie différente de celle de chacun et l’individualité s’éloigne, s’égare pour faire place à des émotions vécues en commun. Une ambiance. Ils boivent un peu d’alcool et mon espoir.

Comme la soirée est douce, le balcon est tentant. Soit pour fumer, soit pour bavarder dans la douceur de la nuit et des âmes. La musique est à un point culminant dans l’appartement du dernier étage et les notes partent vers le ciel étoilé. La lune est ronde et paraît bleue dans ce ciel sans nuage. Et c’est comme un salut que chacun viendrait porter à l’astre dans sa rondeur. J’ai demandé à la lune disait une chanson. Moi j’aimerais lui demander pourquoi tout n’est pas aussi doux que ce soir et les personnes présentes. Une harmonie règne. La musique s’est arrêtée et c’est comme si chacun était en osmose avec les autres pour ce salut à la lune bleue. C’est un moment magique. On aimerait qu’il se poursuive encore longtemps. Ici, le temps n’est pas à la guerre, ni au chaos. Ici, comme parfois, l’humain vit son humanité entouré des siens.

Tout le monde est parti. Je regarde le soleil se lever, assis sur le balcon. C’était une belle soirée. Je repense à certains moments et c’est plaisant. Je revois mes amis, leurs sourires. Nous avons fait un concours de haïkus. Ca les a amusés. Petit à petit chacun s’est laissé aller à livrer ses émotions. L’alcool aidant, les masques sont un peu tombés sous le regard bienveillant de chacun. Cet instant était particulier. J’hésite à me coucher mais en attendant, sous les toits, j’écris.

Corinne J