Réconciliation

« Tu ne m’écoutes pas ! ». Mais si, je t’écoute, arrête de crier. Ca fait dix fois que tu me répètes le même chose. J’ai bien compris. Après avoir mis tous les ingrédients dans la cocotte, je laisse mijoter à petit feu pendant une heure quinze. Tu vois, j’ai bien écouté ce que tu me disais. Elle décida de ne pas le maudire cette fois-ci. Il se moquait vraiment d’elle. Comment le croire. Elle avait envie de jurer car il n’en faisait toujours qu’à sa tête. Elle essaya de se calmer avant de devenir rouge et de luire comme une cerise au soleil de juin. Quelle mauvaise foi ! Elle ne voulait plus plier devant ce trait de caractère qui l’agaçait tant. Quarante ans que ça durait. Terminé, se dit-elle, on ne m’y prendra plus. « Antoine, je sors arroser les fleurs » cria t-elle en fermant la porte derrière elle. L’odeur des fleurs la calma immédiatement. Quel bonheur le jardin. Rien de tel pour inverser le sens négatif de ses pensées. Le soleil avait mis du temps à éclairer les fleurs ce matin. Elle avança bras nus et se dit que c’était absurde de s’énerver pour si peu de choses. Elle avait envie de changer de ton en revenant dans la maison. Antoine avait quand même préparé son plat préféré, celui que lui faisait sa grand-mère lorsqu’elle était enfant. Retrouver la sensation de se sentir libre. La présence de la nature lui redonnait chaque fois ce sentiment. Elle allait ainsi disparaître et revenir un peu comme lavée de ses tracas. Entrer dans la maison, aller retrouver Antoine assis dans son fauteuil en train de lire, passer son bras autour de ses épaules et appuyer tendrement sa tête contre la sienne comme si rien ne s’était passé.

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