La constellation d’un zèbre

Il était d’une humeur légère, ce zèbre. Un avion était passé au-dessus de lui et il l’avait regardé longtemps, longtemps. Le temps que sa trace blanche s’efface du ciel bleu. Il allait recommencer à chercher de l’herbe verte, croquante et goûteuse. C’était bien de regarder le ciel mais il devait penser à son ventre. Il se sentait seul, ses amis étaient loin à l’horizon. Il se doutait de ce qu’ils s’étaient dit : « Ah, celui-ci, toujours dans les nuages. » Faut dire que seul le brouillard l’intéressait. Il pouvait s’absenter, noyé dans les gouttes humides en suspension. Bien heureux d’être isolé du reste de la savane. Ses rayures disparaissaient, le noir se fondait au blanc. Il n’était plus remarquable. Devenir commun, invisible lui permettrait peut-être, un jour, de rejoindre le monde des avions. De briller la nuit comme l’or d’un bijou tout juste façonné par un orfèvre brille. Il se mit à galoper. Il savait que devenir une étoile n’était pas ce qui était le plus facile.

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