Auprès de la roche éponge

Regarde ces arbres. Tu sens leur force ? Ils nous projettent dans une autre époque. Un temps où eux vivaient mais pas nous. Tu peux tout voir à travers eux, traverser les âges. Ils n’ont pas vu le progrès technique mais ont pu contempler les humains avec leurs forces et leurs faiblesses. Dans ma mémoire, j’essaie de retrouver le moment où j’ai pu approcher un arbre. C’était il y a longtemps, j’étais une enfant. L’âge où l’on a envie de construire des cabanes dans les arbres pour gagner un sentiment de liberté et d’indépendance. Cet arbre qui m’a vue grandir, je lui rends hommage aujourd’hui. Il a partagé mes joies et mes peines. Il constituait un refuge, loin des adultes. Vivre avec le bruissement des feuilles des arbres, comme un murmure apaisant, un son qui berce et porte aux rêves. Echapper à ces autres qui n’émettent pas les mêmes bruits. La cabane comme une trace de son passage. Aujourd’hui encore, j’aime la proximité des arbres, leur contact physique qui m’aide à me sentir proche de la nature. Il est facile de sentir la brise sur ma peau, d’être petite devant ces arbres qui me dominent, de bien entendre l’oiseau qui chante, de regarder en moi ce qui se passe. Les sons sont multiples, mais la forêt ne fait qu’un tout. Une nouvelle sensibilité surgit, différente de celle de la ville. Et ce fût tout.

 

Ce contenu a été publié dans Balade-Ecriture. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire