Les retrouvailles

Il était déjà très tard mais ils tardaient à partir et à les quitter. La soirée avait commencé dans une ambiance un peu lourde et étrange mais lorsqu’elle s’était détendue, ils avaient tous retrouvé le plaisir d’être ensemble. C’était ce plaisir qui les faisaient hésiter à présent. Un dernier verre ou rentrer. Aline regarda la pendule. Minuit. Encore un peu aujourd’hui mais déjà demain. Ou serait-ce encore un peu hier et déjà aujourd’hui. Puis, elle regarda Pierre sur sa droite et leurs amis en face. Tous avaient le visage souriant et la discussion animée aux lèvres. Elle réalisa alors que son cœur avait décidé pour sa raison. Ils resteraient encore un peu. Qui finirait surement en beaucoup les connaissant. Et elle se souvenait que Marie leur avait proposé la chambre d’amis quand ils avaient ouvert la deuxième bouteille de vin. Aline savait qu’elle pouvait les ramener elle et Pierre amis en avait-elle envie ? Depuis qu’ils avaient perdu de vue Marie et Édouard, elle n’avait plus passer de soirée aussi chaleureuse. Ils avaient eu du mal à se réapprivoiser. Après cinq ans sans se voir ou se donner de nouvelles, ils s’étaient tous jaugé pour savoir s’ils allaient retrouver les amis qu’ils avaient quittés. Pierre avait finalement réussi à briser la tension par une de ses blagues. Celles qui tombent toujours à plat au premier à bord mais qui se révèlent hilarante une fois que le jeu de mot a fait tilt. Ils s’étaient alors regarder tous les quatre et puis avaient laissé exploser leurs rires et leurs souvenirs. La soire avait donc suivi son cours comme si ces cinq années n’avaient pas existé. Jusqu’à cet instant au seuil de demain et déjà aujourd’hui, où il ne reste plus qu’à décidé si le départ se fera maintenant ou au petit matin. Aline décida de ne pas décider tout en sachant qu’ils ne prendraient pas la voiture passer deux heures du matin. Mais surtout qu’ils ne finiraient pas cette partie endiablée de cul-de-chouette, accompagnée à présent d’un bon floc. En y pensant, ce dernier verre de floc avait surement décidé pour elle. Et c’était finalement tant mieux, car elle ne voulait pas quitter la chaleur de ces retrouvailles. De jetés de dés en verres de floc, ils avaient fini la bouteille mais toujours pas la partie et il était trois heures. Maris imposa d’aller se coucher quand Édouard s’endormit sur son épaule pour la troisième fois.Elle leur prêta des draps et de quoi se changer. Puis avant de fermer la porte de sa chambre, elle se tourna vers Aline :

« Ce lundi est férié, vous pourriez rester dormir encore.

-On verra demain, il fera à nouveau jour, dit Aline sachant très bien qu’ils resteraient. »

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