Dos à la mer

Dos à la mer, ma petite maison de pêcheur brave la nuit, la tempête fait rage dans ma tête ; épuisée et humide, elle se lézarde.
Assis au seuil de la porte, j’hésite ; tant de souvenirs bousculent mes rêves…
Lasse d’indécision, la nuit submerge l’océan. Dans la pénombre, je gagne le cimetière qui garde les miens. Qu’ai-je encore en commun avec eux, à part cet héritage rongé par les tempêtes ?
À l’aube, j’erre pieds nus sur la grève et je pisse mon dégout pour cette étendue d’eau et d’écume blanche. Je crois qu’elle m’a entendue et me renvoie le sien, trempés nous nous éloignons l’un de l’autre.
Rempli de doutes, j’abandonne ma maison à l’océan. Seule désormais, elle attend le naufrage qui s’annonce.

 

Longtemps après, très loin dans mes aventures. Invité à la fête des cerisiers, j’erre pieds nus sous les arbres. Apaisé, je contemple cette étendue de fleurs et d’écume blanche.

 

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