A la piscine

Guillaume et Agathe s’aimaient en secret. A dire vrai, c’est le garçon qui avait le béguin. Car la jeune fille ne disait rien.

Tous les mercredis à la piscine couverte de monsieur Georges, les deux enfants apprenaient à nager. A dire vrai, c’est Guillaume qui avait des flotteurs. Agathe, elle, s’élançait déjà depuis le plongeoir de 3 mètres.

Entre deux tasses d’eau chlorée, le gamin admirait la naïade, le corps magnifié dans un maillot rouge échancré. Comme dans « Alerte à Malibu ».

Après, on aimait se retrouver autour d’un thé à la menthe. A dire vrai, c’est Agathe qui prenait un thé. Parce que c’est une fille, et que les filles, elles boivent du thé. Lui, c’est un garçon, et les hommes, ça boit du coca. Avec une paille.

Petit et fier, Guillaume se voulait conquérant du cœur d’Agathe. Mais elle ne jetait des regards appuyés que vers le maître-nageur. Guillaume était triste. Un peu jaloux aussi. Alors il a essayé d’épater sa sirène. Il a sauté du plongeoir de 3 mètres, sans ses brassards ni ses flotteurs. Quelques instants plus tard, il fut remonté du fond de la piscine par le maître-nageur.

Agathe applaudissait le sauveteur.

Pas un cri, pas un pleur envers celui qui aspire à faire battre son cœur.

C'est un peu par hasard que j'ai découvert le plaisir d'imaginer des histoires. D-Ecrire des vies. Et j'ai trouvé avec Cécile et Philippe, et tous les participants, de quoi cultiver l'enchantement. Merci à tous.

Ce contenu a été publié dans Atelier Papillon. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire