Douce peut être la chute

Tomber, c’est un éblouissement. Se laisser aller à être soi. Se libérer avec courage de ses chaînes. Celles qui nous entravent et nous laissent penser que nous attendons en vain. L’attente vaine d’une vie nouvelle. Ce matin, parce que je ne voulais rien, j’ai décidé de prendre mon temps. Le temps de penser, de réfléchir à ce que, dorénavant, j’occuperais mon temps. M’asseoir sur un banc et attendre la floraison des lilas, respirer la fraîcheur du printemps, des fleurs et de l’herbe. Observer une gouttelette grossir puis entamer sa chute. C’est important de prendre son temps, d’agir lentement et précisément vers mon but, mon but ultime. Le fond de moi, ce qui compte pour moi. Ne plus le perdre ce temps emprunté mais qui maintenant m’appartient. En faire le mien pour me construire. Comme si je voulais avancer plus vite mais que je n’y arrivais pas. Savoir ce que je veux et où je souhaite aller pour ne plus me perdre en chemin. Ce désir de m’envoler enfin m’étreint profondément et me happe comme un puits sans fond. Tout ça parce que j’ai l’idée un peu folle qu’un jour tout ira bien. Que je ne subirais plus cette emprise. L’envie de plonger dans la mer qui paraît si calme. regarder mon reflet à la surface. Entendre la petite voix au fond de moi qui me dit vas-y, vole, vole de tes propres ailes, ne te retourne pas. Seul ce qu’il y a devant toi a du sens. Un désir d’absolu me chamboulait. Je souhaitais m’approprier le temps qui passe, même si c’est un leurre. Peut-être le rêve se réalisera-t-il ? Il suffit de descendre de ce nuage que j’ai occupé comme une maison, comme mon foyer. Ma mère me disait souvent : « c’est une manière d’aimer les gens que de les regarder ». Mais les regarder vraiment. Etre avec eux, ne pas les lâcher. Ainsi va la vie, ma vie. Mon désir de liberté se lit certainement sur mon visage endormi.

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