La conversation la plus longue de sa vie

C’était le jour le plus court de l’année et pourtant Hélène voyait défiler chaque seconde dans une avalanche interminable de mots. EN effet, c’était aussi la conversation la plus longue de sa toute sa vie. Elle n’arrivait pas à se défaire de « descendant d’Édouard ». Elle l’avait nommé ainsi dans sa tête car elle n’arrivait pas à se souvenir de son prénom et il ne parlait que de son ancêtre. A croire que c’était son héros et à bien y réfléchir c’était surement cela. Hélène connaissait maintenant toute la vie de cet homme décédé au large de l’ile de Pâques pendant l’été 1978, à l’âge de 60 ans. Un an auparavant, il avait divorcé de sa femme Marcelline. Celle-ci portait le même prénom que sa mère. Les deux s’étaient rencontrés au nouvel an 1950, chez des amis communs. Le coup de foudre. Pourtant, Édouard ne pouvait pas rester en place. Il voyageait sans cesse et laissait Marcelline seule pour s’occuper de la maison et des enfants. Mais son voyage le plus impressionnant fut … A cet instant, « descendant d’Édouard » entreprit de boire une gorgée de champagne et Hélène essaya de trouver une excuse pour s’échapper. trop tard, le monologue avait repris sur le voyage post-divorce ver l’ile de Pâques, que le pauvre Édouard ne finirait jamais à cause d’une tempête qui envoya son bateau chavirer. Il eu néanmoins le temps d’envoyer un dernier message à sa famille à l’intérieur d’un œuf qui fut retrouvé sur une plage en 1980. Et alors qu’Hélène se disait que la conversation, enfin le monologue, ne pouvait pas devenir plus barbant, l’homme sortit une feuille de la poche intérieure de sa veste. La feuille avait été plastifiée pour préserver le contenu. C’était le mot d’Édouard. A l’instant où le « descendant » allait en faire une analyse, Hélène vit passer Caroline près du buffet. Elle l’implora du regard de venir la sauver. Caroline du comprendre à son expression qu’Hélène était sur le point d’imploser car elle vint à son secours. Elle glissa son bras sous celui d’Hélène et dit avec entrain :

« Je l’excuse Luc, je suis obligée de t’emprunter Hélène. »

Celle-ci s’excusa platement à sont tour et s’éloigna sans demander son reste. une fois à bonne distance, elle se tourna vers son amie et lui  demanda :

« Tu le connais ?

– Oui, ou plutôt je connais bien Édouard ! »

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