La sérénité

La sérénité. J’y aspire. J’inspire. J’expire. Massage ? Respiration ? Contemplation. Rien que le mot, prononcé lentement, me détend. Sérénité. Il y a dans ce mot un peu d’éternité, de certitude.

Je me délecte les papilles lorsque je l’ai dans la bouche. Doux comme un bonbon qui fond lentement, se désagrège, transformant ma salive en un suc goûtu. Sérénité, ça sent le frais, le bon pour la santé. C’est dans la douceur de l’air, la sérénité, quand l’orage est loin, quand il n’y a ni canicule ni grand froid. Une tiédeur diffuse et égale, sans surprise aucune, une tiédeur qui se fait oublier.

La sérénité, c’est aussi la promesse du lendemain, de la nuit qui vient, du jour écoulé. La promesse du jour serein. Il est des lieux qui sont promesse de bien-être. Des lieux temps où l’on est juste en vie, en deux mots et pas en un. Il n’y a rien à vouloir alors. La sérénité se fait silence, écho du ciel, silence de la terre qui vit, sans démonstration aucune et laisse affleurer la petite pousse verte qui deviendra haute et vigoureuse et fleurie. Le silence des oiseaux qui se laissent oublier, posés, juste posés.

La sérénité c’est un éclat de lumière dans une flaque d’eau. C’est une perle de rosée qui luit après la nuit. C’est un éclat d’amour dans ton œil silencieux, dans ce sourire qui dit ton âme, ta bonté, ta beauté. Un éclat de joie sans raison qui traverse et disparaît.

La sérénité c’est dans le corps, quelque chose de vif à l’intérieur de soi, une conscience aiguë, pleine. Éternel et éphémère, c’est rare, c’est bon, ça ne se désire pas, ça se cueille. Ça s’observe dans la sieste du chat couché au soleil, les pattes déliées, le rêve paisible. C’est l’enfant endormi dans sa poussette qui se laisse bercer avec confiance. C’est un moment sur un banc, quand il n’y a rien d’autre à faire qu’être là.

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