Le singe musicien

Dans le désert, au soleil couchant, le Petit Prince croise un singe élégant. Assis sur son derrière, la queue joliment enroulée en forme de L, il compose un morceau de musique. Le singe musicien assemble les notes qui montent dans une colonne bleue vers le ciel. Elles sont légères comme des plumes et tournoient, projetant de petits éclats blancs de verre scintillant de mille feux. Le regard plus étonné que charmeur, il semble surpris lui-même par l’air qu’il a composé. Sans doute, ne s’attendait-il pas à ce résultat. Arrivées là telles des poussières d’étoile, les notes s’accordent ensemble agréablement. Le Petit Prince regrette de ne pas avoir une bonne bouteille pour célébrer dignement ce concert improvisé sous la voute céleste. Dans cette partition paisible nul tambour ne fait trembler l’air chaud, flute, violon et violoncelle se répondent gentiment. Pas de plaquette ni de programme, les airs sont tous connus et nouveaux à la fois. Les surprises succèdent aux surprises. Ils devront se souvenir, enfermer dans leur mémoire et comme dans un coffre-fort, les notes entendues pour se les rappeler. Sous les étoiles, les angelots bienveillants, amis du Petit Prince, veillent. Ils sont les gardiens de ces instants rares et précieux. Le singe musicien content et rassuré fait ses adieux à son prince qui l’a lui aussi apprivoisé.

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