Terres éternelles de Solitudes

Terres éternelles de

Solitudes

Je tends

Mes bras vers

vous

Et qu’importe

Mon cri

Et le temps

Qui éclate

En myriades

Sanglantes

Si vous devez

Répondre

Un jour

 

Je ne veux pas

Savoir

Les vieillards

qui sont morts

Ni les larmes

Des gosses

Injustices infinies

Qui s’étalent

A mon cœur

Et le laissent

Indifférent

Comme mort

Mort – en effet

Je le suis

Je le veux

 

Je veux

Goûter

Enfin

A vos lèvres

De feu

Ce nectar

Même si

Dans l’ivresse

Que vous

Me promettez

Je dois mourir

Damné

Pour n’avoir pas

Reconnu

Dans vos yeux

Transparents

Que quelque-chose

Pouvait

Encore

Changer

 

Est-ce vrai

Seulement

Je le crois

A l’instant

Il le faut

Car

Il ne sera pas dit

Que nous aurons

Ainsi

Ensemble

Et les fleurs

Et l’alcool

Que nos cœurs

Enlacés

Pour ce festin

Des corps

Accoucheront d’une bulle

Crevée

Au petit matin

blême

 

Dans la demi lune

De ton sourire

De nacre

J’ai comme

Aperçu

Un soupçon

D’ironie

Qui sortait

Notre amour

Du très fond

De la mort

Pour lui donner

Un nom qui ne serait

Ni d’un homme

Ni d’une femme

Mais de la vie

Tout court

 

Tu étais là

Immense

Echevelée et belle

Fille des mers du Sud

Eclose d’un soupir

De Vénus

Et

J’aimais en toi

Le chant

Que fond les marées

Déroulant leurs

Rouleaux

Que tes hanches

Imitaient

Insaisissables

de mes mains

Malhabiles

 

Sans doute

Etait-ce vrai

Longue fille

Des marins

Ce rêve

Que j’ai bu

Dans la coupe

Débordante

De tes yeux chavirés

Démaquillés même

Aux minutes

D’un matin

Eclatant de

Lumières

Sous les mouettes

Et la pluie

 

Je n’y croyais plus

Déjà plus

Tous les jours

La lente sarabande

Des mats

Dans le bassin

Du port

Ecrivait

Pour moi

De bout de leurs doigts salis

Au ciel

Ridicules

Plus vieux

D’une nuit

Encore

 

Et l’instant

D’un hoquet

D’un tout petit

Couplet

Voilà le cœur

Qui chante

Et là-bas

Les vagues scintillantes

Arrêtent de charrier

Le lot d’humanité

Qui meurt

En se levant

Tous les jours

Un peu

Encore

 

Sous le soleil

De mai

Je vois l’Albatros

Dont Baudelaire

Le magicien

Nous parla

Jadis

Large oiseau

Qui s’envole … qui s’envole

Eh oui !

 

Oh – Terres éternelles

De solitude

Voilà

Mon passeport

Je suis des vôtres

Depuis … longtemps

 

Ce contenu a été publié dans Atelier Papillon. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire