Titi et Florence

« Je suis géniale » s’exclame Florence. Elle vient de comprendre pourquoi le joli canari en cage de la gardienne de l’immeuble dépérit. Son plumage terne et son oeil torve lui donne un air d’un tristesse infinie. Jeudi dernier, Madame Gorki, la gardienne a eu la malencontreuse idée de sortir la cage de Titi le canari, dans la cour. Quelle ne fût sa surprise de voir d’autres êtres plumés comme lui se déplaçant d’un arbre à l’autre. Titi se sent alors semblable mais tellement différent. Il ne vole pas car il est né en cage. Et comme tout le monde le sait, un oiseau né dans une cage pense que voler est une maladie. Et là, il voit ses congénères voler, sembler heureux et qui plus est, en bonne santé. Ca chante de tous les côtés et Titi se sent à l’écart. Un peu comme si on lui avait menti depuis le début de sa vie. Et depuis, il est dépressif, n’a plus goût à rien, touche à peine à sa nourriture d’où son plumage terne. Il ne va plus sur son perchoir. Madame Gorki a essayé de lui donner ses graines préférées rien n’y fait, et il faut se rendre à l’évidence, Titi n’a plus goût à la vie. Il n’a plus confiance. Madame Gorki voulait le protéger pourtant. Comment sauver Titi ? Cette histoire rappelle à Florence un graffiti qu’elle a découvert dans sa rue en se baladant la semaine dernière « aimer tue ». Elle est depuis perturbée par cet aphorisme et se demande comment on peut en arriver là. Elle se souvient du film mourir d’aimer. Des phrases de rue percutantes. Elle aime quand la rue s’exprime. Elle a décidé de suivre un parcours à la recherche de ces mots dans son quartier. Trouver le sens caché et la profondeur de ces combinaisons de lettres, les détourner ou les rattacher à des évènements, comme celle-ci « ici, la boue, c’est la vie ».

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