Amante sauvage

Sens, essence, indécence, absence. Où es-tu, toi dont j’aimais tant le thym, ton rosier en boutons, ta rhubarbe touffue ? À pieds de chat j’avance vers toi, un peu fenouil, céleri perpétuel et buis folle avoine. Tu es mon lierre terrestre, mon lance-roquette, moi, citronnée de toi, amante sauvage, sur ce lit-là. Tu te glisses in utéro, romarin de haute mer. L’orge des rats quitte le navire, part aux rangées du Mexique, pavots dans la mare et mousse aux lèvres. Je suis sur des chardons piquants, myosotis mi aux anges, girofle et poivre piquent ma bouche. Aïe ! Je crie à la piqure de seringa. Faut voir l’herbe à Robert quand il pissenlit, lui aussi est devenu pleureur dans son arbouse d’écolier. Et les grandes et longues herbes vertes qui bruissent dans la main qui les balaient rejoignent le silence de Pierre. Au loin tu es parti, ta sève n’en finit plus de couler dans mes verveines. Je sauge à l’hiver ; le printemps n’a pas de saveur.

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