Le coup du bonteau

Il était de bon ton de s’attarder sur le bonteau.

Cela ne concernait ni la bonne ni son modeste manteau. C’était une histoire de grandes personnes que les oreilles des enfants ne devaient pas entendre. Cela provoquait des situations où la quiétude n’était pas de mise. Et lorsque les voix s’élevaient, on avait parfois l’envie de tordre quelques cous.

Le bonteau c’était sacré. On s’y adonnait seul, à deux, à trois ou plus; devant un ordinateur, dans le salon ou un bureau tranquille; avec son mari, son comptable ou son banquier. Il fallait de la souplesse et les idées bien en place, savoir être concentré et ne pas perdre patience; même si l’envie était forte quelques fois, d’empoigner tout ce qu’on trouvait là pour le faire valdinguer par terre.

Il n’y a pas à dire, c’était un drôle d’exercice. Et personne ne voulait être surpris en remplissant son devoir. Ni le chef d’entreprise, ni la femme au foyer. Pourtant une bonne tenue des comptes aide à garder la tête froide.

Le terme n’est pas très usité c’est vrai mais remplir son bonteau, c’est simplement faire le point sur ses dépenses et recettes dans un tableur, pour maintenir son train de vie ou bien payer ses dettes.

Auteur et artiste visuel née en 1990. Vit et travaille en région parisienne. Participe aux ateliers sous les toits depuis janvier 2018 pour le plaisir d'écrire et de partager un moment convivial. Publications dans les revues An Amzer Poésie, Bloganozart, Fantasy Art & studies et dans les ouvrages collectifs A-Marée (2015), Encuentro (2014), Bloganozart Editions, Les Fiches Canasucre volume I (2014) éditions Canasucre Productions. Parution en 2015 de Jacques Cauda, in Cauda venenum aux éditions Jacques Flament, biographie du peintre et écrivain Jacques Cauda, en co-écriture.

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