Au secours

Par la fenêtre, je regarde le jardin à la lumière du matin. La rosée a perlé, la brume s’est levée. Tout est silencieux, endormi encore. La nature s’éveille. Il me faut ouvrir grand les yeux pour entendre le silence glissé comme une ombre sur les choses qui vont s’animer. L’eau de la rivière s’écoule, claire. Les oiseaux encore au nid ne chantent pas, ils bruissent doucement nichés. Maman oiseau veille légère comme un papillon, secoue ses plumes orangées. Les tilleuls au doux feuillage portent leur boule verte au-dessus de leurs branches, bras tendus vers le ciel, comme un appel au secours, là où le soleil commence par trop à rougeoyer. Voilà tout un monde dessiné sur la carte d’un territoire préservé du vacarme qui écorche et met à vif. Reste d’une vague idée d’une histoire à ses débuts. Une histoire sur le déclin mais on refuse de l’entendre. Il sera bien temps d’allumer les cierges pour se souvenir du temps béni. Aujourd’hui, on devrait retrousser nos manches et on baisse les bras. En attendant le potager sourit et nous nourrit comme hier pourtant.

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