La cabane

Au bout du long voyage, l’homme s’est arrêté. Il cherche la solitude et pourtant il voudrait la partager. Au bord du marécage soyeux se dresse la cabane, elle se reflète dans l’eau. Maison dans l’air ou maison sous l’eau ? Une bulle irisée accrochée au rivage. Il a pour seule compagnie une barque, un arbre à moustique et Le Livre de la jungle. Un retour aux sources en quelque sorte. Rien que de l’essentiel, le reste est invisible. Il entend le bois craquer, l’eau s’écouler. La vie minuscule, obscure, retient toute son attention. Il en faut peu pour être heureux. Le temps s’étire. Il regarde la pluie tomber, couler le long de la petite fenêtre embuée. Il suit sa trace de son index. Le merle noir s’abrite sous le châtaignier flamboyant. Il s’agite, déplace feuilles sèches et bogues à la recherche d’insectes. Il déploie une grande énergie, l’odeur de la terre mouillée monte dans l’air. Les châtaignes brillantes roulent sur le tapis vert piqueté de cyclamens roses. L’homme a faim.

Ce contenu a été publié dans Atelier Papillon. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.