Les cyclamens

Juste après la pluie, la nature toujours reprend vie.
Milo enfile ses bottes et son manteau. Il sort.
Quelques gouttes tombent encore, grosses comme des bulles de savon prêtes à éclater.
Les arbres, secoués par le vent, s’ébrouent sous les premiers rayons du soleil, pendant que les nuages s’enfuient plus à l’intérieur des terres.
La mer au large se retire. Un liseré bleu pâle se devine à l’horizon tandis qu’une volée de mouettes traverse la baie.
Milo marche quelques temps avant de s’engager dans la forêt le long de la falaise. Il respire l’odeur riche et terreuse de l’humus que la pluie encore récente exhale des sous-bois.
Sous ses pas, le chemin glissant et boueux s’enfonce sous un rideau d’arbres.
Quelques genêts oubliés de l’été fleurissent encore tandis que des hauts châtaigniers prennent leurs premières couleurs d’automne. L’air épais enveloppe Milo d’une brume tamisée.
Il est serein et libéré d’un carcan qui telle la bogue de châtaigne ne demande qu’à s’ouvrir aux habitants de la forêt.
Ce sentiment de légèreté rythme ses pas et la musique du vent l’accompagne.
C’est l’automne, sa saison préférée, celle de la nostalgie et de l’apaisement, Celle des après-midis solitaires et du retour aux sources, où l’instant présent prend le dessus sur le temps qui s’écoule.
Il s’éloigne du sentier, soudain aspiré par un tapis où le violet, le rose et le blanc s’entremêlent. Les cyclamens sont de retour. Son cœur bât. Il s’assoit au milieu d’eux et chante.

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