L’amour dans le foin

La muraille de tes envies glane mes rêves anciens de nos retrouvailles. Tes frasques de jeune débauché frissonnent encore joyeusement dans ma couche de foin au creux de cette grange au milieu de la Beauce. « Bas les pattes » , disais-tu en t’approchant à pas de loup agité dans notre cachette éventée . Tu te croyais à l’abri. Tu guettais le moindre bruit.

Mon sommeil léger n’était qu’un voile secret. Il cachait à peine le désir fulgurant de ma jeunesse coquine. Tu croyais me surprendre à l’heure de la lune rousse. Jamais, tu me surpris. Je veillais les yeux mi-clos feignant le sommeil. Tu effleurais ma peau électrisée et nous roulions emmêlés l’un à ‘autre dans une valse d’amour ravageuse et bruyante.

Les chauve souris s’envolaient , les chouettes hululaient, le chien grognait . Nous étions sourds à toute cette musique animale. Heureux, le corps en vrac, l’âme chantante, le cœur trépignant, nous guettions l’un dans l’autre le lever du soleil sur les champs de blé.

La musique de nos corps nous berçait, parfois nous nous endormions, enlacés, oublieux de nos tâches respectives. Tu descendais à pas de loup mal réveillé l’échelle de la grange à foin et tu courrais rejoindre le fermier. Certain de te faire houspiller mais heureux de ta nuit.

La magnificence de tes souvenirs de l’instant t’embellissait.

Ce fut l’été de nos vingt ans.

J'écris depuis mon adolescence...comme beaucoup j'ai tenu un journal intime puis j'ai écrit des poèmes puis des textes et quelques petites nouvelles. J'adore lire depuis que je sais lire . Les livres furent mes premiers amis .

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