laver ses souvenirs

Je sais laver les chaussettes, laver la vaisselle, les jours de grande rage ou de grand désarroi laver les vitres ou laver le sol.
Quotidiennement je sais aussi bien sûr me laver sous la douche un peu démodée maintenant, pourtant cette cabine de douche circulaire a une certaine élégance, elle m’ enveloppe comme un cocon , comme dans un ventre maternel.
Je sais aussi me laver les cheveux a grande eau, en frottant bien derrière les oreilles et en n’ oubliant pas la crème aux fleurs embaumant le jasmin.
Laver renvoie a son contraire : salir, salissure, saleté, poussière noire, gris , mauvaises odeurs, hauts de coeur, coeur qui bat, coeur qui crie, pleurs , pleurs , pleurs , mouchoirs .
Le plus grand des combats, la plus belle des victoires , l’ issue la plus heureuse de la guerre serait serait de savoir laver les souvenirs moches, laids , gris ou au contraire trop beaux , trop lumineux , trop clinquants, trop artificiels comme les paradis du même nom.
Alors les tremblements de terre , les irritations fleur de peau n’ existeraient plus dans mon espace intérieur , mon quotidien.
Voilà ce que j’aurai pu dire, écrire il y a 30 ans , 20 ans , 10 ans mais depuis quelques années lorsque je jette un coup d’oeil à mon reflet dans la glace de la salle de bains je vois une dame d’ âge mûr qui goûte chaque jour de sa vie : c’ est ça savoir laver les souvenirs douloureux .

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Une réponse à laver ses souvenirs

  1. Catherine Z dit :

    J’aime beaucoup ce mélange de quotidien poétique avec des réflexions profondes , philosophiques.
    C’est beau !

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