Temps surréaliste

Bien-être bleu,  certes, comme un décor fantasmé mais les fourmis n’y ont pas de nid, elles vadrouillent et s’agitent sur le couvercle du temps orange ; noires comme les aiguilles des cadrans elles sont la persistance de la mémoire. Nées au monde bien avant nous elles survivront à nos efforts désespérés pour durer dans cet univers brutal et élastique, virtuel et dénudé. Les horloges de nos journées sont molles, le temps des uns s’agite en gestes vains, les heures des autres s’égrènent sans rien à construire, rien à défendre ; plus de lieu où se retrouver à moins qu’en gare de Perpignan les trains arrivent toujours à l’heure … l’heure ? quelle heure ? celle du bien-être qui nous fuit quand l’angoisse, la crainte de la maladie, la peur de l’autre nous agitent ?                                                                                         … et le jour anonyme redescend allègrement  l’autre versant de la vallée ; en pleine  nature il nous signale la renaissance du vivant. Il caracole et se réjouit ; jamais il ne renoncera, il vit, et après lui un prochain jour et un prochain encore, tant qu’il y aura des hommes … et des fourmis …

 

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