Comparaison n’est pas foison

Le savon noir, c’est comme le savoir, ça nettoie la crasse de l’ignorance.

 

Le maître d’école dans sa blouse grise essayait de nous donner envie d’apprendre. A coup d’expressions fabriquées comme on monte des Lego, il se donnait bien du mal pour attiser notre créativité. Devant notre silence, seulement interrompu par le bip des SMS qui arrivaient sur les portables planqués au fond de nos besaces, il prit une profonde inspiration, retint l’air dans ses poumons et…

– Mercier ! Inventez-moi un truc de ouf !

L’élève resta bouche bée, les autres la tête basse, plongés dans un abîme de perplexité.

– Vous voulez quoi, M’sieur ?

– Un slogan qui claque, par exemple « la culture, c’est comme la confiture ; moins on en a, plus on l’étale »…  Dans votre langue à vous, si vous voulez.

– Euh… « La souplesse, c’est comme une chaise Ikea ; faut pas en abuser, ça peut vite péter ».

– Mouais. Moulin, au lieu de rire comme une baleine, avez-vous mieux ?

– « Si vous laissez péter, pensez à aérer ». Je parle de la chaise de Mercier, M’sieur.

– C’est cela, oui. Vous souhaitez absolument tendre vers le fond du classement ; rien ne vous arrête ! Louise, réhaussez le niveau. Un slogan de ouf.

– « Plus on a de casseroles au cul, et plus on court le risque de perdre sa liberté ».

– Mouais. Ce n’est pas très distingué pour une fille, mais cela se tient.

– Mercier, vous vous rachetez ?

– Euh… « Si mon petit frère me pique ma console Nintendo, je lui mets un coup de fourchette dans la fraternité ! ».

– Vous allez devenir un mauvais bougre, dites-moi. Je ne le répèterai pas, cela affolerait votre mère.

 

C'est un peu par hasard que j'ai découvert le plaisir d'imaginer des histoires. D-Ecrire des vies. Et j'ai trouvé avec Cécile et Philippe, et tous les participants, de quoi cultiver l'enchantement. Merci à tous.

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