Danse contemporaine

Elle tend sa main, écarte ses doigts, étire son bras pour atteindre plus loin. Elle sent le vent lui chatouiller les phalanges. Elle fait pareil avec son autre main dans une autre direction. Elle plie un genou, tend l’autre jambe, avance en écrasant sa voûte plantaire et tous ses orteils. Son visage s’ouvre : de grands yeux, les sourcils levés, un sourire affichant ses dents.
Stella exprime son féminin, elle devine son masculin. Elle continue à explorer son corps dans ses mouvements. Aller plus loin que la limite de son corps. Récupérer son ombre jetée au sol. Tout cela fait partie d’elle.
Dans ce cours de danse, elle explore. Elle entend les instructions : votre corps est un siphon. Tous s’allongent vers le haut, s’affinent et s’imaginent exploser à n’importe quel instant en crème chantilly.
Elle regarde le détail de chacun de ses membres, chaque tache, chaque cicatrice, chaque coup de soleil, chaque veine. Le prof avait dit au début du cours : vos membres sont des tentacules. Elle avait laissé pénétrer cette information en contemplant et en étirant le plus loin possible son corps.
Elle aime ce cours de danse. Elle est à la fois là et ailleurs. Dans son corps et au-delà.
Elle ramène sa main à son visage, s’arrête, compte les lignes de sa paume. Elle la tourne. Un rictus se dessine sur son visage lorsqu’elle est nez à nez avec son vernis écaillé. Elle lance sa main dans son dos comme dans un geste enragé. Elle balance l’autre vers l’avant. Ses mouvements la guident et la déséquilibrent. Mais l’ensemble lui paraît harmonieux.
Elle se jette au sol, plie ses genoux contre elle et les enlace. Le mot qui est arrivé à ses oreilles est repli. Elle plonge sa tête et se met en boule.
La cloche sonne, le cours de danse est terminé. Le cours de la vie de Stella est réactivé. Elle se lève et s’étire.

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