Du rire, du vin et du chagrin

Jamais âme n’a été plus changeante. Certains jours, il a fallu sortir des eaux profondes pour s’évader et revoir flotter les fleurs de lotus. L’imaginaire et la rêverie ont été souvent notre fil d’Ariane pour remonter le courant de nos pensées les plus sombres. Parfois un petit verre de rouge a été le coup de pouce pour retrouver le chemin de la liberté… et se rappeler celle de la libellule qui vole entre les rochers et la grâce qui lui est donnée.
D’autres jours, à rester assis ou coucher, tel un ver de terre on s’est senti. Puis on s’est souvenu de leur générosité sans borne et universelle à transformer la matière pour nourrir la terre. On s’est trouvé tout ragaillardi. Alors on a laissé le vent porter nos rêves comme celui de s’enlacer enfin et de danser ensemble comme les herbes longues au fond de la rivière.
Il nous a pris dans son courant et emporté au loin pour retrouver ceux qu’on aime. On a ainsi fait un petit tour pour un grand moment de bonheur. On a tendu l’oreille au vent et entendu le cœur battant de la rizière nourricière. Et puis on est revenu chacun chez soi, dans cet espace soudainement plus lumineux à l’air léger. Alors on a ri seul du plus profond de notre être pour chasser à jamais le chagrin.

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