La campagne

Je m’appelle Maurice, LE rat de l’arrondissement. Je dis le car monsieur le maire a enfermé tous mes copains. On s’était rencontrés sur Adopte un rat. Une chouette appli, ça. Vous choisissez votre profil, rat des villes / rat des champs, et ça matche !

Et puis, ça a mal tourné. L’édile nous a ostracisés. Il incite ses cons citoyens à nous signaler. Balance ton rat, ça s’appelle. Vous le voyez avec ses gants Mappa avec une mine dégoûtée, en train se suspendre par la queue Robert et José. Je ne les ai jamais revus.

Et maintenant j’erre seule dans les rues comme une âme en peine, car personne ne m’aime.

C’est bientôt les municipales, et l’équipe du maire sortant sillonne les rues à la recherche d’électeurs.

– C’est nous les plus forts !

– Et toi pour qui tu votas il y a 6 ans ?

Le sol est jonché de tracts. Le QG de la campagne est localisé dans un immeuble bien chauffé. La cave est ma résidence secondaire. Le premier dimanche de février ils fêtaient la chandeleur. Enfin, c’était une promesse de campagne. Alors Bernadette a mis la main à la pâte. La secrétaire de monsieur le maire a caché avec tact son cake dans la cave. Je pensais en faire mon quatre heures, mais Jean-Eudes est arrivé. C’est un fils de… Il avait les yeux bizarre. Sans trac, il caché la coke dans le cake. Comment je le sais ? J’y ai goûté pardi ! Waou ! c’est de la bonne. Après, c’est moi qui avais les yeux explosés. Bernadette est revenue déposer un far aux pruneaux absolument succulent. Pardon, j’ai roté.

Bon, une fois rassasié, j’ai eu envie d’aller voir comment ça se passe, une réunion de campagne. Les trous de souris sont trop étroits pour mon tour de taille, alors j’ai juste collé un œil. Vous me croirez ou pas, mais ils étaient en cercle autour d’un conseiller en communication, à faire des jeux de rôle, balancer des « Alors ça farte ? » à un colistier en costard cravate qui avait mis une casquette à l’envers sur son crâne d’œuf. Je les aurais imaginés en rang d’oignons dans des travées… Ils ont terminé la soirée autour des cartes du tarot. De bonne augure, qu’il disait, le professionnel de la comm’.

 

C'est un peu par hasard que j'ai découvert le plaisir d'imaginer des histoires. D-Ecrire des vies. Et j'ai trouvé avec Cécile et Philippe, et tous les participants, de quoi cultiver l'enchantement. Merci à tous.

Ce contenu a été publié dans Atelier Papillon. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.