La petite évasion

Elle avait toujours rêvé de s’évader, loin très loin, dans un pays inconnu, un pays dont elle ne connaîtrait ni le drapeau, ni la langue. S’évader, un mot qu’elle aimait plus que tout. Pourtant elle n’était pas en prison, ni au sens propre, ni au sens figuré. Elle aimait sa vie, son mari, ses enfants, ses amis, sa maison et même son travail. Elle partait souvent en vacances avec sa famille et souvent des amis, à l’autre bout de la France ou à l’autre bout du monde. Elle lisait beaucoup, allait au théâtre, au cinéma, àl’opéra, au musée … bref elle ne manquait pas de distractions, elle menait une vis trépidante, très remplie, trop remplie, sans temps morts, jamais.
Et c’est cela qui l’enfermait, elle était prisonnière de cette vie débordante, de ces obligations, des réunions à tenir, des RDV au collège, des RDV chez le dentiste pour le petit dernier, du linge à étendre, du dîner à préparer …
S’évader, quel joli verbe, quel joli son, quelle belle promesse ! Tous les ans au mois de septembre, la tentation était grande de s’évader, de s’échapper, de s’extirper de ce quotidien trop plein. Mais tous les ans, au mois de septembre, les RDV s’enchaînaient comme une mécanique bien huilée et incontrôlable : réunion parents-profs, journée des associations, séminaire de rentrée … et puis le mois d’octobre arrivait, avec les promesses des vacances de La Toussaint, une petite évasion finalement … pour la grande évasion, elle verrait ça l’année prochaine !

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