Le chagrin

A cet instant, assise en tailleur au milieu de la pièce, je laisse les tentacules s’enrouler autour de mon cœur. Je ferme les yeux et sens les larmes s’échapper le long de mes joues. Les filaments noirs serrent un peu plus ma poitrine. Comme pour étouffer toute trace de lumière. Ma gorge se sèche en même temps que mon visage est engloutit sous les flots. On pourrait dire que ce n’est pas très féminin, mais c’est bien le dernier de mes soucis. Je laisse les ombres m’enfouir encore un peu plus. Autour de moi plus rien n’existe. Il n’y a que la noirceur et le trou béant au milieu de mon cœur. Les sanglots s’enchainent et ils m’entrainent encore un peu plus. Je tourbillonne dans ce siphon sans fin. En chute libre infinie. Il n’y a plus ni hier, ni demain. Ni passé, ni futur. Que cet instant d’agonie. Tout est noyé dans les larmes. Tout est flou et indistinct. il n’y a que le son de mes pleurs. Il n’y a que la danse des souvenirs de ce moment gravé. Et puis il y a tous les autres. Tous ces autres souvenirs qui s’infiltre sous le ciel enragé. Ceux qui n’ont aucune place dans la tempête. Ceux qui font sourire et retrouver le gout salé des larmes sur la langue. Tout doucement, ils lèvent le voile. Ils desserrent les tentacules. Ils comblent le vide. Il n’y a rien d’harmonieux ou de calme, et pourtant il y a un petit gout de paix. Celle place à côté. Cette place dans la vie est toujours bien vide mais je réactive mon cœur qui ne peut jamais perdre cet amour. Les mains viennent sécher les larmes. La posture s’ouvre à nouveau. L’absence est criante mais il y a toujours un nouveau jour pour se souvenir des bons moments.

Ce contenu a été publié dans Atelier Papillon. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire