LES AMERIQUES

LES AMERIQUES

  • Tu es un érudit, de quoi as-tu peur ? On ne t’envoie pas à la recherche du Yeti, mais dans les Amériques.
  • Mais à quoi pourra me servir mon érudition chez les sauvages ?
  • Mais à tout, tu leur apporteras le savoir de notre civilisation.
  • Pourquoi ils parlent le latin ?
  • Oh arrête de faire le malin. Tu sais très bien ce que je veux dire. Et puis ça te sortira de ton train-train. On dirait un fruit confit. Confit dans le confort, les certitudes et langues mortes. Réveille-toi.
  • Merci, tu as une haute opinion de moi !
  • Ah mais non, ce n’est pas ça. Mais je regarde tous les jours ton intelligence s’étioler et ton esprit mourir dans ces jeux de cours ineptes et stupides. Tu as tellement plus à donner à l’humanité.
  • Je n’ai pas de si grands projets.
  • Tu devrais. Ton intelligence est un cadeau de Dieu et ta mission c’est d’en faire profiter le monde. Ton érudition n’a pas vocation à faire glousser la cour du roi.
  • Parlons-en du Roi. Je ne suis pas sûr qu’il me laisse partir et je ne veux pas voyager au milieu du fret.
  • De toute façon tu voyageras au milieu du fret. Un bateau ne peut pas appareiller sans marchandises. Mais tu auras une cabine bien sûr. Et avec la lettre de mission du Roi, tu auras une cabine seule à côté des officiers.
  • Il ne manquerait plus que je voyage en soute.
  • Il est vrai que je t’imagine mal en compagnie du peuple. Mais tu seras obligé de les fréquenter pendant le temps de navigation. Ça te fera du bien de reprendre pied avec le peuple. Tu es devenu top fier depuis ton doctorat.
  • Dieu me garde la fréquentation de la populace.
  • Oh là là on se calme. La populace elle fait pousser le blé, cuire ton pain, elle cire tes chaussures et fait briller tes étriers.
  • Ma foi tu as raison. Et puis pourquoi pas les Amériques. Je me demande bien à quoi peuvent ressembler les indiens. Ils ont certainement des sortes de Druide. Ce sont eux qui ont le savoir. Mais quelle langue parlent-ils ?
  • Il semble qu’il y ait des tribus différentes et des langues différentes. Dessine tu fais ça tellement bien. C’est un langage universel.
  • Donc il me faut du papier, de l’encre. De la peinture aussi tu crois ?
  • Rappelle-toi que tu es botaniste sur les bords. De toute façon il n’y pas d’industrie là-bas.
  • Tu oublies les anglais !
  • Les anglais ! no mais quel intérêt. Si tu traverses l’océan c’est pour voir les indigènes. Les anglais ils sont à la taverne de la Croix Nivert, si tu veux les voir.
  • C’est bien ça qui me fait un peu peur. Traverser l’océan. Combien de navires arrivent à bon port.
  • Si tu pars maintenant, c’est la belle saison.
  • Et toi pourquoi tu ne pars pas ? je n’ai aucune chance d’avoir une lettre de mission du Roi et je n’ai pas envie d’attraper des poux dans la soute.
  • Ah tu vois toi aussi que tu veux te tenir éloigné de la populace.
  • Je veux me ternir éloigné du typhus surtout. Et puis quelle mission pourrais-je bien remplir. Je n’ai pas tes connaissances.
  • Tu dessines merveilleusement bien.
  • Je peins des portraits.
  • Et bien justement. Nous ne savons pas à quoi ressemblent ces sauvages. Et puis les paysages sont dit-on, exceptionnels.
  • Ça me tente bien. Tu pourrais m’avoir une lettre de mission et une lettre de crédit aussi. Oh pas grand-chose, de quoi faire vie mes parents.
  • Tu obtiendras plus, compte sur moi. Après tout tu vas peindre l’histoire. Ça vaut quelques pièces d’or. N’as-tu pas récemment fait le portrait t du duc de Chevreuse. Il est proche du ministre des armées.
  • Tu as raison je lui demanderai d’appuyer ta requête.
Ce contenu a été publié dans Atelier Papillon. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.