Reste à faire : Être heureux

Le soleil s’est couché après une longue journée. Très longue et remplie de millions de choses à faire, certaines ont été accomplies, d’autres à moitié et une infime partie reste à faire. Il y a toujours un reste à faire à chaque fin de journée. C’est ce qui nous donne l’envie, l’entrain, la motivation de se lever le lendemain matin même si à l’heure du coucher, on reste obnubilés par ce qu’il reste à faire. On est déçus, on s’en veut alors qu’en soi, ce qui serait bien, ça serait d’être contents de tout ce qu’on a déjà fait de bien et même de ce qu’on a fait moins bien parce que ça nous a fait avancer.
François en était là de ses réflexions. Il avait des projets dans la vie à plus ou moins court terme : courir un marathon, sentir la piste sous ses pieds, franchir le ruban rose, lancer ses bras au ciel en signe de victoire.
François avait des envies aussi : susurrer des mots d’amour à une bien –aimée, la serrer dans ses bras, sentir son odeur, partager ses joies et oublier ses peines.
La nuit était tombée et François n’arrivait pas à fermer les yeux. Il rêvait éveillé. Il s’imaginait trouver la pièce manquante au puzzle de sa vie. Quelle était cette pièce : avoir une promotion, perdre son ventre rond, trouver la femme de sa vie. Tout lui paraissait important : la santé, le travail, l’amour. C’est ce qu’on se souhaite à la nouvelle année, se disait-il. Quelle pression chaque 1er janvier de réussir dans tous les domaines dans les douze prochains mois.
François se demandait pourquoi on effaçait les traces de nos succès passés, pourquoi on ne se souvenait que de nos échecs. Toutes ces réflexions l’empêchaient un peu de dormir mais il avait la très nette impression de prendre le bon chemin.
La pièce manquante du puzzle n’était pas ailleurs, elle était en lui, elle n’était jamais vraiment partie. François se rendit compte qu’il s’était trompé à la chercher partout sans succès.
Son désir le plus profond pour cette nouvelle année, il avait mis le doigt dessus : il voulait tout simplement être heureux. C’était ce qui était écrit sur cette pièce : « être heureux ».
François s’endormit au milieu de la nuit étoilée, le sourire aux lèvres, le visage apaisé.

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