Vivement juillet !

Faire escale en Bretagne quand vient l’été, c’est une fête. Prolonger l’escale, l’étirer, la laisser devenir une éternité ne cesse de m’étonner.
Lorsqu’on arrive, on se précipite vers la mer. On sort de la voiture et, les cheveux ébouriffés, on assiste, émerveillés, au déferlement des vagues, au vent, aux oiseaux que rien n’empêche, aucun élément, fut-il déchaîné, de partir à la pêche. On respire l’iode et après l’air confiné et la légère nausée de notre journée de voiture, c’est comme une renaissance.
Ce moment-là est enregistré dans ma mémoire, à l’endroit des grandes joies. Parfois, à Paris ou ailleurs, en hiver ou à l’automne, j’y reviens. Comme on rend visite à une vieille cousine qu’on connaît bien et qu’on retrouve avec bonheur. On est en terrain connu.
Le soir de notre arrivée, on va à la crêperie parce que personne n’a envie de faire la cuisine. La crêperie s’appelle La lanterne. On aime tous les complètes et les beurre-sucre. Dans la crêperie, tout paraît ancien. Il y a des vieux meubles en bois, des photos en noir et blanc où les paysans ramassent le goémon et les pommes de terre. On mange dans des assiettes ébréchées et on boit du cidre dans des petits bols de terre. On a hâte d’être à demain pour la pêche aux crevettes.
Cette année, on sera encore obligés d’acheter des méduses parce que les pieds des enfants auront grandi. Et peut-être qu’on mangera des sandwiches sur la plage. Vivement juillet qu’on y retourne. En attendant, la nuit, lorsque je ne dors pas, je fais ma valise. Ne pas oublier un gros pull parce que parfois, là-bas, l’été est froid.

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