le gui

 

Le gui s’est élancé à l’assaut de l’arbre.

Les branches sont alourdies, empêchées par le poids des boules de gui. Certaines ploient au bord de la rupture.

Et alors le vent déploie son souffle à travers les feuilles, les branches et les boules. L’arbre frémit, accepte la caresse du vent. Les feuilles entament une danse, les boules réagissent à peine tellement elles sont lourdes. Puis le vent soudain se brusque, gifle l’arbre. Les boules de gui se secouent brutalement et titrent sur les branches. On entend alors un gémissement de douleur. Les branches, fragilisés par le poids parasite, tentent de résister à la tentation de la cassure. Toute l’énergie de l’arbre se rassemble dans les branches. Tenir, plier, s’étirer mais ne pas casser. Les fibres sont comme de vieux élastiques desséchés et raidis par le temps et le soleil. Le bois crie sa souffrance. Le vent redouble de violence. La tempête se déchaîne et sa rage secoue sans pitié les feuillages et les branches. La matière résiste à l’invisible avec force. Mais les boules de gui se sont nourries de la force du vent. Et elles tirent, elles tirent vers le bas de tout leur poids démultiplié. Et l’arbre souffre et crie et dans un râlement deux branches se déchirent et tombent au sol.

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