Caution solitaire

Vêtue de mon plus beau kimono de soie
Je sentais pourtant le putois
Je marchais dans la rue
Tel un vieil automate
J’avais les yeux gonflés
Comme de petites tomates
Il faisait gris dehors
J’étais en gueule de bois
Ce matin là ressemblait fort
A un réveil lillois
Je devais retrouver mon ex amant
Pour vider notre appartement
Suite à la rupture d’une histoire
Fermée pour cause de sentiments différents
J’arrivais en retard, le Mc Do au bras
Pour qu’il oublie qu’il m’attendait depuis 2 heures déjà…
L’appart était en ruines, épouvante, cauchemar
Nous passâmes 3 jours à ranger ce bazard
Répartition de meubles…
Pour meubler nos silences
Sensation de vertige…
Au coeur, l’abcès immense
« Si tu prends le bureau, qui prend la grande télé ? »
« OK si on fait fifty/fifty sur les oreillers ? »
Ranger…laver…frotter…s’arrêter.
Et reprendre
De la clope de notre amour
Laisser cramer les cendres
Beirut dans les placards,
Et au sol, le chaos
Notre parquet rayé nous stressa aussitôt
Car la vie continue et aime être cruelle
Elle jette parfois sur nous ses bacs d’eau de Javel
Notre chère proprio,
A l’avarice funeste
De l’usure du parquet
En fit tout un prétexte
Caution solitaire dans son sillon
Nous perdîmes 1200 euros comme des couillons.

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