Crier ou me taire, je n’ai pas le choix

Je n’ai pas eu à prendre la décision, elle s’est imposée avec fracas, comme on entre sans frapper. Une évidence cristallisée par un évènement anodin devenu insurmontable, parce qu’on ne s’aimait plus.

Certes, nous aurions pu garder nos œillères encore quelques temps, nous abîmer un peu plus, toi dans le déni et moi dans la contemplation de mes rêves éveillés. Nos projets restés lettres mortes tapissent le sol de l’appartement. J’ai l’impression de marcher sur du compost, ma vie a une odeur putride. Ta tristesse me paralyse. Je cherche dans tes larmes le reflet de mon empathie, j’ai le sentiment d’être morte à l’intérieur. Et je ne peux pas te consoler. Je suis terrifiée. Non par ton malheur, mais par le constat terrible que je ne t’aime plus assez pour alléger ta peine.

« La vie est brutale » comme dit la fille dans Stillwater. Elle secoue quand il le faut, et je ne peux plus me taire. Ma colère est déplacée dans ces circonstances mais elle est nécessaire. Je ne respire plus ici, avec toi. Si je reste, les belles choses vont être ensevelies. Je préfère partir tant que tout n’est pas laid.

J’ai encore de la route dans cette vie, et je sais maintenant que ça ne sera pas avec toi.

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