cahier d’écolière

Dans son cahier d’écolière, elle jette au gré de ses humeurs toutes sortes de choses :
Des mots qui sonnent justes et d’autres qui sonnent faux.
Des lettres, telles des calligraphies orientales, qui s’envolent en volutes jusqu’au coin droit des pages.
Des croquis-fouillis, reflets de ses sautes d’humeur.
Des ratures lorsque, submergée par la colère ou les doutes, elle essaye d’effacer ses malheurs.
Des couleurs chatoyantes ou criardes.
Son cahier, cet exutoire d’un quotidien chahuté.

Et puis au bas de chaque page, tout en bas, une petit note minuscule : une heure et un lieu.
Oui, chaque jour, à l’heure où les perruches passent devant sa fenêtre en criant, elle sort de son monde intérieur, accroche son regard à l’horloge et part sur les aiguilles du temps vers un ailleurs. Elle entre dans un monde imaginaire, un horizon sans limite, où le soleil éclaire son âme et ses pensées, jusqu’à la cloche du dîner.

Post Scriptum
« Pour Sourire »
Les perruches jouent les impressionnistes dans le ciel parisien.
Le chat noir joue les poètes devant l’horizon.
L’écureuil roux joue le voleur de pommes dans mon garage.
Les moustiques mollassons s’agglutinent derrière la fenêtre.
Quelques feuilles rebelles dansent sur leurs branches.
Je referme mon cahier et mes ratures.

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Une réponse à cahier d’écolière

  1. Emmanuelle P dit :

    Ce texte résonne tout à fait avec un esprit buissonnier : le cahier devient tremplin vers l’ailleurs. J’aime beaucoup cette bascule permanente entre l’intérieur (de soi) et l’extérieur. Merci Sylvie !

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