Une licorne française dans le yaourt grec

« Une licorne française dans le yaourt grec ». Je levais les yeux au ciel. Voilà un titre de presse qui ne manquait pas de saveur. Je regardais la photo qui illustrait l’article. Une belle femme brune dans la quarantaine, Aurore Chevallier, PDG de Lactoplus. Il me fallut commencer la lecture pour comprendre. La licorne était le nom que l’on donnait au start up françaises dont la valorisation dépassait milliard d’euros. Aurore Chevallier rentrait dans le club fermé de la réussite hexagonale, au féminin, qui plus est. En scrutant l’image avec plus d’attention, je croyais pourtant percevoir une anomalie dans son regard, qui se voulait conquérant. Comme un voile de lumière bleue. Peut-être Aurore rêvait-elle à un autre far-west, me dis-je.

Je refermais la revue et me remis sur mon ordinateur. Rien ne me venait. Rien de valable, tout du moins. Pourquoi avais-je accepté de rédiger cet article sur les nénuphars ? Juillet approchait et je me perdais en recherches internet sur les zones humides et les vallons secrets. Que pourrais-je bien trouver d’inédit à écrire sur le sujet ? Qu’est-ce qui pourrait mettre un terme à ce supplice de l’écriture de commande ? Pourquoi les nénuphars ? Pourquoi ne pouvais-je pas moi aussi aller interviewer les belles jeunes femmes brunes et entrepreneuses qui rêvaient d’ailleurs ?

Aurore laisse-moi t’entraîner loin des yaourts, au cœur des îles grecques. Nous glisserions entre les cyclades et ferions l’amour sur les terrasses des petites maisons de chaux blanchies par le soleil de juillet.

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