La vie en vert

Véronique, elle est mystique.

– T’en es sûr ?

– Je ne sais ce qui l’a pervertie comme ça. Rien ne pouvait me faire croire qu’elle verserait là-dedans.

– Ah ! Elle est de quel signe ?

Verseau.

– Ne cherche pas plus loin. C’est la clé. Elle met des jupes vertes ? Elle nourrit amoureusement les vers du compost ?

– Comment t’as deviné ?

– J’ai lu un bouquin déniché chez un bouquiniste. Est-ce qu’un brocoli peut être du signe du verseau ? Vertigineux.

– A ce point ?

– J’te jure ! La vérité ! C’était la vérité !

– Quoi, la vérité ?

– Le vers (verre, vert) est partout. Réfléchis un peu : u-ni-vers. Le légume le plus consommé ? Le haricot vert. Attends, si je dis canard, tu dis…

– Colvert ?

– Hein ! T’as vu ?

– C’est le seul que je connaisse.

– On s’en fout, c’est un signe. Encore ! Ta lessive, c’est quel fabricant ?

– Ben… Unilever.

– Et voilà !

– Tu ne crois pas que tu coupes les cheveux en 4 ?

– Mais non ! Regarde ; les femmes, qu’est-ce qu’elles achètent lorsqu’elles sont enceintes ? Une crème contre les vergetures ! Et qu’est-ce qui court les rues et fout la pagaille ?

– La racaille ?

– Non, la vermine, mon vieux. La vermine ! Ils sont partout, je te le dis. Et tu sais, la série V, avec les humanoïdes reptiliens, et tout et tout…

– Je ne vois pas le rapport.

– V… cela commence comme vert !

– Arrête, tu me fais véritablement peur.

– J’ai pas fini ! Garde les oreilles et les yeux ouverts. JC, le sympathique JC, quand il faisait V avec ses bras, cela signifiait « Vive les pommes vertes ! ».

– Tu ne pousses pas le bouchon un peu loin ? Ou bien… c’est elle… c’est toi qui l’a complètement dévergondée ! Ah mon cochon ! Tu couches avec elle, c’est ça, ignoble vermisseau… Adieu, je vais me servir un verre. J’espère que cela me remettra à l’état naturel.

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