Le brouillard de la peur

Le jardin est calme mais tu marches du matin au soir. Et même parfois la nuit. Sans cesse, tu marches. En long, en large et en trvaers. En lignes droites ou en cercle. Il n’y a pas un bruit, pas une menace mais tu ne veux pas te reposer. Comme si le silence était pire que le bruit. Je sais que les dernières semaines ont été difficiles. Les sirènes sans arrêt. Les gens qui courent dans tous les sens. Poursuivis ou poursuivant. Chacun essayant de défendre le peu qu’il avait. Et nous calfeutrer dans la maison à regarder par la fenêtre. Protéger mais pas en sécurité. Il y a quelques jours tout s’est tu. Est-ce fini ? Est-ce juste une accalmie passagère ? Le quartier s’est quelque peu détendu. Nous avons revu les voisins sortir. Glaner quelques informations. Echanger des vivres et des mots. Tout le monde respire à nouveau. Tout le monde sauf toi. Tu fais les cents pas dans le jardin la journée, sursautant au moindre bruit. Derrière la fenêtre la nuit, observant ce que tu ne vois pas. Tu n’entends même pas mes supplications. Tu ne me vois pas. Trop enfermé dans ta peur. Ta peur de ce qui pourrait arriver. Cet évènement a réactivé ta capacité à imaginer tous les pires scénarios. Et je ne sais pas comment l’éteindre à nouveau, ou au moins l’atténuer. Pour que tu ne fasses pas que survivre. Moi aussi, j’ai peur mais je ne peux pas vivre avec un robot qui ne se repose que lorsqu’il n’a plus de batterie. J’ai réussi tant bien que mal à te diriger vers le canapé. A peine conscient, tu n’as pas protesté. Je retire délicatement le club de golf de tes mains et le pose sur la table basse. C’est le seule arme que nous avons et tu ne la quittes plus. Je dépose une couverture sur toi et te regardes un instant. Heureuse de voir tes traits se détendre un peu dans ton sommeil. Je sais que nou ne voyons plus le monde de la même façon. Là où je vois le soleil et le fleurs, tu vois des ombres tapies prêtes à bondir. Derrière chaque arbre, il y a la possibilité d’un voleur ou pire. Chaque bruit est une menace potentielle. Que ce soit le chant d’un oiseau ou une voiture qui passe. C’est mon tour cette nuit de ne pas dormir. Je tourne dans ma tête tous les motens pour que tu t’arrêtes. Rien ne pourra être comme avant, mais il nous faut profiter des moments de calme. Je voudrais avoir la formule magique pour paaiser tes peurs. Descendre ton niveau de stress. Mais rien de ce que je dis ne vient griffre cette carapace que tu as bâti autour de toi. Tu ne t’intéresse plus qu’à survivre. Survivre à tout et à tout prix. Je ne suis mêm pas sûre de le vouloir. Suis-je prête à payer n’importe quel prix pour survivre ? Je ne le crois pas. J’ai envie de vivre. Vivre avec toi peu importe le temps imparti. Je t’entends t’agiter dans le salon. Alors je te rejoins et dépose une tasse de café chaud sur le table basse à côté du club de golf. Café échangé avec le voisin contre du savon. C’est comme une offrande. Une main tendue vers toi. Tu te redresses et prends la tasse dans tes maisn, humant ke parfum. Un léger sourre presque imperceptible. Le premier depuis des semaines. Je pose ma main sur ton genou et attend. J’attends d’avoir toute ton attention. Après quelques gorgées, tu te tournes vers moi.

 » Parles-moi. Comment puis-je aider ? « 

Ce contenu a été publié dans Atelier Papillon. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.