Le funambule est assis sur son bord de rocher. Il regarde le fil tendu au-dessus du vide. Au loin on devine un rocher semblable à celui où il se trouve. Encore plus loin se dessine le lever du soleil. Il baigne tout le paysage d’orangé. Le fond de l’air est frais. Un frisson parcourt alors le funambule. Il profite du spectacle en attendant que la lumière soit suffisante. Il y a bien longtemps qu’il n’est pas venu ici. Profiter, seul. Lui qui adorait venir avant la frénésie des voyages et de la gloire. Au début, c’était grisant. Presque autant que de marcher au-dessus du vide sans filet. Mais ces derniers temps, il songeait à renoncer à tout cela. Même le fil ne lui redonnait pas envie de planer dans les airs. Alors il avait décide de revenir ici. revenir au tout début. Là où tout avait commencé. Le soleil monte de plus en plus. Il le suit du regard encore un instant puis se lève pour se préparer. La lumière est belle dans le paysage sauvage. Le funambule se chausse, teste l’équilibre de son matériel et se recentre. Il peut le faire les yeux fermés. Il l’a déjà fait. Pourtant ce n’est pas une activité sans risque. Alors il sait qu’il doit se concentrer et être attentif. Surtout si il est seul. C’est voulu mais plus dangereux. Qu’importe c’est ce dont il a besoin à cet instant. Il sent un nœud se former au creux de son abdomen tandis qu’il s’approche du filin. Il le teste du pied doucement. Il est solide. Il ferme les yeux un instant et fait taire toute conversation dans on esprit. Puis il se glisse dans l’air, suspendu. Il ne réfléchit pas, il n’attend rien, il marche juste. Au fur et à mesure, il sent à nouveau les sensations qui le poussaient en avant. il comprend à nouveau sa passion. Sans pression, sans foule, sans enjeux. Et pour la première fois depuis des mois, il sourit. Il n’a plus mal au cœur. Il retombe amoureux de cet art qui est le sien. A présent au milieu du précipice, il aperçoit sa récompense qui l’attend de l’autre côté. Et comme autrefois, il accélère légèrement pour franchir la fin. Le vent souffle doucement dans ses cheveux et sur son visage. Le soleil chauffe délicatement son corp. Ses pieds glissent sur le fil. le temps retient son souffle jusqu’ç ce que le funambule pose son pied sur la terre ferme. Il se retourne pour admirer la faille rocheuse qu’il vient de traverser. Il n’en revient pas de l’avoir oubliée. Sa première. Celle qui le nomme. la Mandibule. Puis il lui tourne le dos et se penche vers sa récompense. Les plus belles renoncules qui existent. Exclusivement accessible aux funambules et aux alpinistes. Un petit coin de paradis. Alors le funambule de la Mandibule se met à danser parmi les renoncules. Heureux tout simplement.
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