Le mystère de l’urne

Une urne unanimement posée sur la cheminée. Elle trône au milieu de la pièce. Attirant tous les regards. De ceux qui rentrent dans la pièce. de ceux qui en sortent. De ceux qui y restent. Personne ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil. Pourtant personne ne s’en approche. Comme s’il y avait une distance de sécurité à respecter. Les pas et les discussions sont feutrés. Il n’y a presque aucun bruit et le silence est pesant. Les yeux passent sur chacun pour toujours revenir sur l’urne. Tout le monde attend. Attend le premier qui osera y toucher. Qui sera assez courageux pour le faire ? Qui bravera l’interdit de l’équité ? Qui osera défier le collectif ? Chacun en a envie mais la pression des pairs est plus forte. La décision a été unanime et équitable pourtant elle pèse dans le cœur de tous. C’est le cas classique du chat de Schrödinger. Cette urne n’a pas de valeur tant qu’elle n’est pas ouverte. Elle ne suscitera pas les jalousies tant qu’on ne sait pas. Et en même temps, tout le monde a envie de l’avoir, de la posséder. Pour l’instant, elle trône juste, observant le spectacle. Elle se délecte de l’intrigue sachant bien que l’un deux finira par craquer. Une dernière énigme. La dernière facétie de la grande tante qui doit bien en rire dans sa tombe. Ou alors sa dernière possibilités de tous les réunir sous le même toit. Tous observant du coin de l’œil la même urne trônant sur la cheminée. Et tous se posant la même question : « Mais qu’est-ce qu’il y a dans cette foutue urne ? »

Ce contenu a été publié dans Atelier Papillon. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire