Libre

Le soleil qui se levait à l’horizon baignait la chambre d’une lumière douce. C’était le printemps. Une sorte de renouveau, se dit Justine. Il était sept heures, l’atmosphère était paisible. Elle avait eu raison d’appeler cette petite pension de vieilles dames, même si elle, elle n’avait que vingt-six ans. Mais elle avait besoin d’une bulle protectrice, d’un cocon pour oublier tous ses malheurs. Et puis, il n’y avait aucune chance que Philippe vienne la chercher dans une pension pour vieilles dames.

La propriétaire avait été charmante. Lorsque Justine l’avait appelé, en plein désarroi, à une heure avancée de la nuit, pour lui expliquer, par bribes inintelligibles, pourquoi elle avait besoin d’une chambre de toute urgence, mais qu’elle n’avait pas vraiment de quoi la payer tout de suite, elle avait simplement dit : « Venez ! on trouvera bien une solution ! ». Et elle lui avait donné l’adresse.

La gorge nouée par l’émotion, elle l’avait remercié et pris la route immédiatement. La nuit avait été agitée, mais bizarrement au réveil, Justine avait les idées claires. Il fallait que ça s’arrête, c’était la seule pensée qui hantait son esprit en boucle. Elle ne pouvait plus continuer ainsi, sur ce rythme incontrôlable. Elle était partie sans rien dire à Philippe, avait attendu qu’il s’endorme, s’était levée, avait fermé son sac sans rien prendre de valeur. La valeur, c’était sa liberté qu’elle voulait reconquérir.

Quelle sensation agréable que de se lever le matin et de pouvoir décider seule de ce qu’elle ferait de sa journée, sans pression, sans se poser de questions, libre.

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2 réponses à Libre

  1. Sylvie W dit :

    Comme je la comprends, Justine! c’est très évocateur et très bien amené. Bravo

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