Le silence était frappant après le vacarme précédent. Comme si le temps était suspendu. Lucie remarqua alors le pot en verre en équilibre précaire. Lui aussi suspendu. En un coup d’oeil vers Lena, elle vit qu’elle aussi l’avait remarqué. Mais avant qu’aucune ne puisse réagir, il vitn se fracasser sur le sol avec le restant du contenu du placard. Les deux rires résonnèrent alors dans toue la maison. La scène était invraisemblable, c’était un massacre. Lucie tenait la porte du placard dans une main. Dit placard qui ne tenait que par une malheureuse cheville. Tout son contenu était répandu sur le sol. Pots en verre éclatés. Epices saupoudrés. Sachets éventrés. Et Lena se trouvait sous la boit de chocolat en poudre ouverte sur sa tête. C’était ainsi que Sabine les avait trouvées toutes les deux en kimono dans une cuisine sinistrée.
« Mais qu’est-ce que vous avez encore fait ? »
Entre deux hoquets de rire, elle comprit qu’en voulant fermer la porte du placard après avoir récupérer le sucre, seul rescapé, la porte était restée à moitié dans les mains de Lucie. Qui dans un effort pour la remettre avait décroché le meuble qui lui s’était vidé sur le sol. Sabine prit alors sa tête dans ses mains et la secoua de gauche à droite. Elle était partie le temps d’un épisode de Mafiosa avec pour seul instruction de ne pas faire cramer la cuisine. Ce qu’elles n’avaient pas fait au demeurant. Les rires diminuèrent et Sabine entreprit de lancer le nettoyage.
« Bon Lucie pose cette porte quelque part et va chercher un balai. Lena débarbouille toi et va chercher un grand sac. Ensuite on va tout ramasser ensemble. »
Une fois les ordres suivies, elle se retrouvèrent toutes les trois dans la cuisine pour tout nettoyer et ranger.
« De mémoire, je crois que c’est le pire que vous ayez fait !
-Ah bon tu crois ?!
-Mettre le feu au barbecue.
-Inonder la moitié de la maison.
-Tondre le chat.
-Décapiter l’arbre du voisin.
-Ok, ok. C’est bon je retire ce que j’ai dit. Néttoyez au lieu d’énumérer toutes vos conneries. »
Sabine secoua la tête à nouveau. Elle avait parfois l’impression d’être la mère du groupe. Mais non, les colocataires avaient toutes le même âge. Lucie et Lena avait toujours les meilleures intentions mais ensemble elle se retrouvaient toujours dans des situations improbables. C’était une éternelle aventure de vivre avec elles, mais c’était aussi épuisant et un peu anxiogène. Sabine ne savait jamais si la maison serait toujours là quand elle rentrerait chez elle. Ou si il ne faudrait pas aller chercher l’une à l’hôpital et l’autre au commissariat. Deplus, elle savait qu’elle devait partir deux semaines le mois prochain et rien que d’y penser elle en avait des frissons.
quelle aventure ! Je ne suis pas sûre moi non plus que j’aimerais avoir deux colocataires comme ces deux catastrophes ambulantes, même si elles ont l’air plutôt rigolottes !
Oui je ne suis pas sûre non plus de vouloir mais au moins on ne s’ennuierait pas avec elles deux.