La révolte de la ménagère

Le réfrigérateur est vide. Se peut-il qu’un jeune affamé ait déjà fini les restes de poulet et de pâtes, et même les haricots verts. Quel étonnant tableau : Je l’imagine se composant une assiette multicolore. Ll’a-il agencé par couleurs, par saveurs ou par odeur. Je n’en crois pas mes yeux, même le reste de cabécou bien crémeux s’est envolé ! L’a-t-il dévoré sur une tranche de pain grillé ou abandonné dans la poubelle !?

Peu importe… Me voilà bonne pour faire des cours. Samedi 16h, tous les commerces vont être plein de monde. Il aurait quand même pu me prévenir.

Bon allons, post-il, crayon et courage : Pain, légumes, plein de légumes, ça au moins il ne les finira pas ; poisson, du bar s’il en reste et quelques crevettes roses. Mais ça il ne les aura pas. Non mais, la prochaine fois, je l’envoie refaire le plein de provisions lui-même. Pour aller à la papeterie ou à la librairie, il est toujours parant : de jolis feutres, des crayons colorés et du papier brillant, sans oublier 1 ou 2 Kg de romans. Quel drôle d’oiseau ! Capable de porter un sac empli de livres mais trop fatigué pour transporter un cabas de chez le primeur.

Je m’égare… à ce rythme-là, le diner ne sera jamais prêt à temps.

Mais j’y pense, et si j’en profitais pour moi aussi me faire plaisir, ressentir un frisson d’excitation en allant faire une belle expo au lieu d’une corvée de plus. Cela fait tellement longtemps. Où aller ? Tiens une affiche : Othoniel au Petit Palais. Ça a l’air joli, pas très loin et coloré. En plus, c’est le bon jour, elle se termine demain.

Et hop, je saute dans mes baskets et j’abandonne mon post-il sur la table. « Chéri, si tu veux diner, je te laisse gérer. »

Un sentiment de liberté m’envahit, je quitte le silence de l’appartement et me précipité dans la rue. Ces maudits travaux n’en finissent pas. Trottoirs défonces et concerts de marteaux piqueurs me font fuir. Je m’éloigne en courant. Hors de question d’arriver après la fermeture des caisses. Ce n’est pas parce que je n’ai pas été prise au club d’athlétisme que je ne tiendrai pas les délais sur l’asphalte déformé !

La maman de Sacha

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