Dans les méandres

De rimes en rimes, de mots en mots, je tri mes pensées. Pourtant, je l’écris en prose. Peut-être faudrait-il que je pause le temps de trouver le bon ton. Mais existe-t-il seulement ? N’est-ce-pas moi qui décide. je définis les règles. De blanc à noir, c’est peut-être cela le bon ton. La bonne couleur. Ajouter des hiéroglyphes à la page. Peu importe le sens. je pourrais finalement aller de droite à gauche. pourquoi pas ? Tourner en rond sinon. Non, cela serait ennuyant. Cependant, l’ennui n’est pas vraiment un problème en soi. Il nous ramène à nous-même et permet à l’esprit de vagabonder dans ses propres méandre. trouver l’idée qui se cache au cœur du labyrinthe pour la faire germer. Ou peut-être juste pour faire passer le temps. Arrêter de fixer les aiguilles de l’horloge pour trouver celle qui se cache dans la botte de foin. Y en a-t-il seulement une à trouver ? Est-ce seulement important ? Ce n’est pas la peine de faire tout un foin si ce n’est pas le cas. O n a le droit de juste rêvasser pour le plaisir. Le plaisir de prendre le temps au lieu de le faire passer. Le pauvre, on va tellement vite qu’on ne se pose plus pour l’apprécier. Je suis sure qu’il aimerait si parfois on le regardait juste passer. Peut-être l’inviter pour un thé. Je suis convaincue qu’il aurait des choses à raconter. C’est peut-être un grand conteur que personne n’écoute.

Je ferme les yeux pour ressentir son passage. Je calme le rythme. Des mots, des battements de mon cœur, de ma respiration. J’emplis mes poumons d’air frais et je rejette ce qui pourrit dans les coins marécageux de mon esprit. Je sens encore leurs empreintes le long de mes neurones. j’essaye de ne pas les suivre jusqu’à la boue. J’en tends le bruit spongieux de mes pas. Trop tard. Alors j’enroule la corde autour de ma taille et la jette en arrière. A l’aveuglette, en espérant qu’elle atterrisse où elle doit. Je me prépare au marasme. Pourtant l’endroit n’est pas aussi sombre que dans mes souvenirs. Le clapotis de l’eau serait presque mélodieux. L’ombre des arbres n’est pas si menaçante. on pourrait presque distinguer les couleurs de quelques fleurs. je n’aimerais pas y rester plus que de raison mais il ne fait plus peur. Plus à en paralyser chaque fibre de mon corp.

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