Le plaisir du chaos

Le leprechaun regardait le monde du haut de son arc-en-ciel. Lui qui vivait dans le monde onirique ne rêvait que du monde des humains. Ses ainés ne comprenaient pas son obsession pour les choses banales comme ils disaient. Qui voudrait délaisser les couleurs vives, l’or et l’enchantement pour le monde gris et bétonné ? Pourtant lui n’en démordait pas. C’était ce qu’il voulait. Il alla se poser en haut d’un chêne pour observer le ballet en dessous de ses pieds. La rigole le long de la route était gonflée d’eau. Les gens allaient et venaient dans la rue. Les uns entraient et sortaient de la boucherie. Les autres s’engouffraient dans la bouche de métro. Tout cela ressemblait, du haut de son perchoir, à des dizaines de balles qui font des ricochets dans une salle. C’était tout simplement le chaos, et c’était précisément ce qui lui plaisait. La négation complète d’ordre préétabli, en tout cas pas qu’il puisse en discerner. Il se sentait étriquer dans son monde réduite à peu de personnes et peu de choses. En d’autres mots, il s’ennuyait. Pour lui, tout ce qui se déroulait sous ses pieds n’était pas banal. Il y voyait toutes les possibilités qui s’offrait à lui. Les leprechauns ont toujours été de nature facétieuse. Mais il fut le premier à reconnaitre le potentiel d’une farce aux humains. Encore plus de chaos. Ce fut le premier mais pas le dernier.

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