Vingt et un juin : aujourd’hui c’est l’été. Dans le jardin je m’endors le calendrier sur les genoux. Dans cet instant de bascule dans le sommeil, je suis dans un entre-deux cotonneux. J’entends encore les conversations et les rires autour de moi : un enfant qui se défile, un tee-shirt enfilé ou pas, le ton qui monte… puis plus rien.
J’enfourche mon vélo rouge et je file à vive allure sur la petite route derrière la ferme. Ma robe bleue gonflée par le vent me fait ressembler à un ballon. Je suis heureuse, j’ai dix ans, mon vélo est tout neuf et a le goût de la liberté.
Je file le long des champs, salue les vaches qui me regardent d’un air étonné. Au croisement de l’église au loin j’aperçois un dragon. J’accélère, c’est tellement incroyable qu’il me faut le voir de près.
Plus j’accélère, plus il me semble s’éloigner. Je fais comme les coureurs du Tour de France, je me penche sur mon guidon pour gagner de la vitesse.
Mes petites jambes fatiguent mais je continue, je continue…
Je commence à avoir le souffle court et des crampes dans les mollets. Je ne suis plus sûre de pouvoir le rattraper.
Tout à coup ma robe se prend dans les rayons et je tombe brutalement.
Je me relève péniblement et découvre la toile de ma chaise longue déchirée. Je suis les quatre fers en l’air dans mon jardin avec un gros mal de dos.
Un dragon vient m’aider à me relever, je le reconnais immédiatement : il était sur la route. Une chose m’intrigue, il porte les baskets de mon petit-fils. Etonnant !
Merci pour ce texte entre veille et sommeil que j’ai entendu dire en séance, et que je redécouvre à l’écrit avec le même plaisir …
Aliette
merci, penser à vérifier les transats ….
bon été
Hln