Les plus belles années de ma vie

Depuis combien de temps était-il parti ? J’ai du mal à m’en souvenir. Et aujourd’hui encore, ma petite fille, je ressens cet abîme dans lequel son départ m’a plongée.
La lumière brillait fort. C’était un été joyeux. Je m’étais acheté mon premier maillot de bain deux pièces. Je l’aimais tellement que je le portais du matin au soir, à la plage bien sûr quand on allait se baigner, mais à la maison aussi. J’avais des sandales lacées aux chevilles. On se rejoignait le soir au ponton, chacun sa journée de travail terminée. Lui avec ses chemises pastel ; moi avec mes longs cheveux bruns que j’attachais d’une simple pince. On marchait jusqu’à la plage et par beau temps on buvait un verre de vin blanc pétillant en grignotant une petite friture. C’était paisible. Les jours heureux, ma petite fille. Les plus belles années de ma vie. On avait un chien à cette époque et on a acheté notre premier appareil photos. On s’amusait à poser, on tirait les clichés et on les exposait dans des albums qui étaient de vraies petites œuvres d’art. On profitait de nos moments ensemble, on en profitait comme si ça pouvait ne pas durer toujours et c’est ce qu’il s’est passé. Ça n’a pas duré toujours. J’ai mis des années à retrouver ma joie. Mais elle est revenue. Crois-moi ma petite fille, la joie, elle ne disparaît pas pour toujours. Allez, viens, on va aller cueillir quelques figues de barbarie en bas de la rue. Tu les emporteras avec toi.

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